Les doigts qui rêvent...
C’est certainement le nom le plus poétique trouvé pour désigner une excellente création : Les doigts qui rêvent. La création : une maison d’édition de livres pour enfants malvoyants ou aveugles. Les créateurs : des parents concernés par ce handicap. Leur motivation : jusqu’alors, aucun éditeur n’avait songé à ouvrir un secteur de publication jeunesse de ce type. Nous sommes à Dijon, au début des années 90, et l’idée germe dans l’esprit d’un instituteur pour enfants déficients visuels. Il s’appelle Philippe Claudet à ne pas confondre avec Philippe Claudel quoique. C’est en 1994 que naissent officiellement « les doigts qui rêvent » autrement dit des livres imprimés sur une page en braille et en gros caractères afin que voyants et déficients visuels puissent partager la même lecture et un dessin en relief sur l’autre page. Philippe Claudet expérimente un premier livre qu’il réalise lui-même avant de créer un catalogue d’édition. Le succès est tel que le processus de conception à plus grande échelle est aussitôt envisagé. Autre particularité qui donne à comprendre l’intelligence de la démarche : c’est un chantier d’insertion qui prend en charge la fabrication des ouvrages. Il s’appellera l’Atelier Pour Voir. Aujourd’hui les doigts qui rêvent poursuivent leur travail et fourmillent de projets comme créer des salons pour promouvoir l’édition adaptée, inviter les professionnels de la littérature jeunesse à expérimenter le domaine du livre tactile, développer une coopération européenne et aider aussi les enfants déficients visuels des pays en voie de développement, donc encore et toujours pauvres.