L'indignation gagne le 115
Comment ne pas se sentir choqué ou bouleversé à l’heure des rituels bilans de fin d’année quand on découvre les derniers relevés du baromètre du 115 réalisés par La Fnars, fédération nationale des associations d’accueil et d’insertion sociale. Cette fédération, qui relie 870 associations en France, effectue une étude statistique annuelle des demandes qui affluent au numéro du Samu social. Or, d’après les données recueillies auprès de 37 départements, les solutions d’accompagnement et d’hébergement des personnes à la rue et sans abri se dégradent de plus en plus. Cette dégradation affecte les personnels qui pour certains 115, tels ceux de l’Isère et de la Haute-Garonne ont décidé d’entamer une grève. Au mois de novembre dernier, sur les 17200 personnes qui ont sollicité le 115 pour un hébergement, 9000 n’ont obtenu aucune prise en charge. En un an ce nombre a doublé. Même constat à Paris avec 54% des demandes d’hébergement qui n’ont pas obtenu gain de cause. L’explication ne tient pas à une explosion des appels, mais à une gestion des places d’accueil au thermomètre. Cette ancienne mesure qui poussait les pouvoirs publics à ouvrir des espaces d’hébergement en proportion des chutes de températures hivernales, est encore de mise cette année. D’autre part les alternatives d’hébergement sont encore trop rares et l’utilisation de l’hôtel est toujours aussi forte. Le pire dans le constat tient à deux faits : le premier est que 75% des appelants du 115 l’hiver ont déjà utilisé le même service d’urgence. Cela signifie que 2 personnes sur 3 retournent à la rue une fois la mauvaise saison achevée. Le second fait est que les manques de réponses aux appels touchent majoritairement les familles. C'est vulgairement indigne. www.fnars.org