01 Feb

Alors, il est pas beau mon lait?

Publié par Philippe BERTRAND - Catégories : #agriculture, #consommation

Alors que la « crise » continue à secouer le groupe Lactalis (beaucoup de confrères reprennent en cœur le terme de crise, ce qui laisserait sous-entendre que la contamination du lait qui secoue le groupe, serait le fruit d’une conjoncture globale, alors qu’il s’agit d’une non-maîtrise de son outil de production et de transformation), bref alors que cette crise enfonce davantage Lactalis, des producteurs laitiers ont choisi de fuir depuis plusieurs années la pression exercée par les grands groupes réputés peu rémunérateurs. Exemple: Laitik, une SICA née en 2012 (SICA= société d’intérêt collectif agricole). Merci à Pascal, un des membres de la coopérative, qui témoigne de la bataille menée par les éleveurs pendant 6 ans pour fonder leur marque et asseoir un process vertueux de production de lait local (protéines chambrées et réduction de la lactulose) pour consommateurs locaux. La SICA est née d’un refus de céder leur laiterie à un grand groupe. En s’excluant de ce marché, les éleveurs ne disposaient que de 18 mois pour acheter leur indépendance. « La SICA est humble, aucune communication, pas de lamentation, mais nous avons œuvré à construire l’avenir dans la douleur et avec détermination ». Pour rappel, les fluctuations du marché sont telles que le prix du lait au départ de la ferme oscille entre 5 centimes dans les pires périodes et 48 centimes le litre de lait. Aujourd’hui Laitik regroupe 54 producteurs bretons qui vendent directement leur lait en brique avec le slogan « produit chez nous pour vous ». Pascal précise dans son courrier que cette démarche du juste prix consommateur et producteur dérange les institutions. www.laitik.bzh