Les vieux et le sexe, le tabou
J’aime beaucoup le courage de Francis Carrier fondateur de l’association Greypride. Son message est concis : J’ai créé Greypride pour lutter contre l’invisibilité et l’isolement de vieux et des vieilles LGBT donc lesbiennes, gays, bisexuel et transgenres. J’insiste sur l’énoncé, car associé au 3ème âge, le sujet est franchement tabou. C’est bien ce que notre correspondant veut faire tomber. Le site qu’il a créé à https://www.greypride.fr/ développe le résumé que nous avons reçu : nous sommes à la croisée de plusieurs luttes : «lutte contre l’âgisme, lutte contre le VIH, lutte pour le respect de la sexualité et de l'identité des personnes âgées ». Le ton devient plus vindicatif, lorsque son auteur admet que la communauté LGBT reste focalisée sur des luttes d’identité et d’accès au droit et a tendance à ignorer le champ de la vieillesse. Créée à Paris l’association a déjà des groupes régionaux qui ont pour fonction d’organiser des rencontres et des débats dans les villes où ils sont implantés, c’est le cas à Marseille, Toulouse, Saint-Brieuc ou Bayonne. Une exposition « vieillir sans tabou » est mise à disposition des groupes. Si je vous parle de cette association, ce n’est pas seulement parce qu’elle et militante et courageuse, mais c’est parce qu’elle a créé une charte d’engagement, un plan de formation et une évaluation pour que « progressivement, la vie affective et sexuelle se soit plus une zone de silence et de maltraitance, mais au contraire un élément indispensable de la qualité de vie des personnes accueillies dans des structures d’hébergement ». C’est donc un plan de formation que l’association envisage auprès des salariés des Ehpad, des appartements autonomie et des aides à domicile. A terme Greypride sera un centre ressources. Pour l’instant peu aidé par le confinement et la situation sanitaire, l’association organise des salons virtuels chaque mois et met à disposition une ligne d’écoute téléphonique pour discuter avec un membre de l’association. Le courrier que Francis nous a envoyé peu de temps avant le second confinement, évoquait aussi l’ouverture d’un appartement partagé affinitaire à Paris.