Aide-toi, le ciel t'aidera (Bof)
Quelques journées studieuses m'ont éloigné du blog pour remplir une petite mission plus étrangère aux préoccupations de synthèse habituelle: il me fallait préparer une ébauche de ce qui sera ou serait le site d'Aignay-le-Duc, ma capitale affective personnelle. Plutôt intéressant à faire même si mes moyens sont limités. Cette expérience m'aura permis de prendre le pouls d'un territoire que je suis sensé connaître et aimé. Il faut se méfier car l'amour rend aveugle. Il fallait donc faire un rappel historique des lieux. Normal, on ne vient pas de nulle part pour aller on ne sait où .C'est bien un souci moderne qui saute aux esprits avisés que nous sommes: la provenance contribue à définir le cap à viser. C'est un des thèmes, parmi de nombreux autres, que soulève le débat de l'identité nationale. ( mon clavier allait fourcher pour écrire "préférence nationale". ouf, je l'ai échappé bel). J'exagère comme toujours, mais à peine. Marquer une identité, c'est lui donner des contours afin de lui attribuer un profil. Celui ou celle qui n'entre pas dans ce profil n'aura pas droit à l'identité. Ce débat prête à confusion et on l'a vu récemment avec les réfugiés politiques kurdes débarqués en Corse. Peut-être avaient-ils bien choisi, s'ils l'ont vraiment choisi, en arrivant sur les rivages de l'île de beauté. l'île des résistants, des non-assimilables et non-assimilés. Au-delà du clin d'oeil, leur admission sur le territoire français pose la question troublante des raisons du déplacement. Entendons le réfugié politique a de bonnes raisons de demander l'asile politque. La raison économique, qui est intrinsèquement une raison politique, la raison familiale, qui est culturelle et indirectement elle aussi politique, ont moins de poids. Je ne parle pas du renvoi aux frontières qui est un refoulement politique par essence. Il serait bon de convoquer l'analyste freudien dans cette pratique du réfoulé. Pardon encore pour la digression, mais elle est de taille. l'intégration, dit-on, passe en premier lieu par l'apprentissage de la langue et sa pratique courante. On est d'accord et personne ne le niera. Je reviens aux raisons du déplacement. Le "déplacé" économique et/ou familial entre parfois sinon souvent dans un processus d'arrivée en France conditionnée par une vieille culture. Elle est grandement inscrite dans trois voire quatre générations de familles africaines et maghrébines. Entre l'arrivée subite et subie de l'exilé politique et la présence désormais historique, il y a une différence de légitimité abyssale. L'identité procède-t-elle aussi d'une participation à la collectivité et à la cohésion nationale. Sans aucun doute. Alors comment refouler des personnes qui ont eu cette participation: loyer, taxes, impôts, consommation...?
Je reviens donc à mon site pour dire que je me suis senti par moments étranger en cette terre. Outre l'histoire des lieux, l'évocation de son patrimoine historique et architectural, les grandes lignes de son environnement (magnifique au demeurant), j'ai découvert des réalités que je soupçonnais à demi-mots. Exemple, cette personne que j'ai contactée et dont je tairais le nom, qui a placé les économies de son précédent métier pour s'investir dans la propriété familiale (somptueuse...). Un hôtel a émergé de cet investissement, un hôtel champêtre de châtelain dans du XIIIème authentifié. L'espace aménagé est discret avec quelques chambres qui s'ouvrent sur le parc du château et finalement des tarifs plus que compétitifs. Sauf que dix ans plus tard, rien. Nada. Dix ans pour frapper à toutes les portes des communautés de communes, des chambres de commerce, offices de tourisme, réseau de voyagistes pour rien, nada. Que dalle disait Gabin. Pourquoi? parce qu'ici l'ancienne tendance qui perdure est d'appeler à l'union des forces sans la désirer vraiment, ou plutôt dans l'espoir de la maîtriser, de la contrôler. Cela me ramènerait facilement à l'identité nationale. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. D'une certaine manière, concernant ma campagne, nous sommes dans la caricature du village gaulois. Pleutre et vindicatif. Velléitaire mais pas combatif. C'est sévère, mais je me sens monté un radicalisme colérique à l'encontre de cette inertie et de cette fausse bonhomie. Finalement on en revient à l'ancestral système des baronnies. Hors de chez moi l'empêcheur de tourner en rond. Voilà, c'est dit, ma campagne tourne en rond. Elle ne ronronne même pas, mais fait des cercles dans le sable telle une maladie de Carré. Or mon interlocutrice est une "enfant" du pays, pas une basanée de la région voisine percluse de prétentions et prompte à agiter la fourmilière. C'est peut-être là son "défaut" , être du pays tout en souhaitant sortir de la ronde grotesque. Je n'accuse pas, je constate et le constat est simple la concernant: elle plie bagages. Une de plus, au suivant.
Alors, moralité de l'histoire, nul n'est prophète en son pays et si l'intelligence nous guette, elle sera bien souvent exogène et étrangère à notre cercle. Finalement ce qui vaut pour l'identité nationale, vaut aussi pour nos pays ruraux qui pour certains, pas tous heureusement, méritent d'être désembourbés.
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Je reviens donc à mon site pour dire que je me suis senti par moments étranger en cette terre. Outre l'histoire des lieux, l'évocation de son patrimoine historique et architectural, les grandes lignes de son environnement (magnifique au demeurant), j'ai découvert des réalités que je soupçonnais à demi-mots. Exemple, cette personne que j'ai contactée et dont je tairais le nom, qui a placé les économies de son précédent métier pour s'investir dans la propriété familiale (somptueuse...). Un hôtel a émergé de cet investissement, un hôtel champêtre de châtelain dans du XIIIème authentifié. L'espace aménagé est discret avec quelques chambres qui s'ouvrent sur le parc du château et finalement des tarifs plus que compétitifs. Sauf que dix ans plus tard, rien. Nada. Dix ans pour frapper à toutes les portes des communautés de communes, des chambres de commerce, offices de tourisme, réseau de voyagistes pour rien, nada. Que dalle disait Gabin. Pourquoi? parce qu'ici l'ancienne tendance qui perdure est d'appeler à l'union des forces sans la désirer vraiment, ou plutôt dans l'espoir de la maîtriser, de la contrôler. Cela me ramènerait facilement à l'identité nationale. Faites ce que je dis, mais pas ce que je fais. D'une certaine manière, concernant ma campagne, nous sommes dans la caricature du village gaulois. Pleutre et vindicatif. Velléitaire mais pas combatif. C'est sévère, mais je me sens monté un radicalisme colérique à l'encontre de cette inertie et de cette fausse bonhomie. Finalement on en revient à l'ancestral système des baronnies. Hors de chez moi l'empêcheur de tourner en rond. Voilà, c'est dit, ma campagne tourne en rond. Elle ne ronronne même pas, mais fait des cercles dans le sable telle une maladie de Carré. Or mon interlocutrice est une "enfant" du pays, pas une basanée de la région voisine percluse de prétentions et prompte à agiter la fourmilière. C'est peut-être là son "défaut" , être du pays tout en souhaitant sortir de la ronde grotesque. Je n'accuse pas, je constate et le constat est simple la concernant: elle plie bagages. Une de plus, au suivant.
Alors, moralité de l'histoire, nul n'est prophète en son pays et si l'intelligence nous guette, elle sera bien souvent exogène et étrangère à notre cercle. Finalement ce qui vaut pour l'identité nationale, vaut aussi pour nos pays ruraux qui pour certains, pas tous heureusement, méritent d'être désembourbés.
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