Après la délocalisation, la relocalisation...
Un des fléaux de l'industrie est certainement la délocalisation, autre grande vertu de l'économie mondialisée. Nous n'avons pas oublié ces exemples fâcheux de propositions d'emplois faites à des salariés en France vers des postes de l'union européenne ou parfois au-delà à des montants indignes et donc inassumables Taxes moindres, coût de la main d'oeuvre réduite, installations facilitées, les arguments ne manquent pas, mais ils présentent malgré tout leurs limites. Dernier exemple en date qui est autant signe de gâchis de temps que d'emplois: le groupe Gantois. Ce leader européen de la tôle mécanique qui oeuvre en grande partie pour l'industrie automobile avait délocalisé en 2005 une unité de fabrication en Roumanie sur le site de Timisoara. Pour ce faire 92 salariés de la principale usine de Saint-Dié-des Vosges avaient été débarqués. Quatre ans plus tard le fonds de pension britannique qui détient l'entreprise a perdu 5 millions d'euros, une perte qui s'explique par de nombreux défauts de qualité et des retards dans les livraisons. Retour à l'expéditeur : la direction du groupe vient de rectifier son erreur de calcul en fermant le site roumain et en remerciant les 170 employés de cette unité. Début octobre les machines à tisser le métal étaient à nouveau installées à Saint-Dié, garantissant par la même occasion le statut des 280 salariés des Vosges. Petite pierre dans la mare aux fluctuations et aux mobilités, cet exemple démontre les limites de ces calculs d'actionnaires qui viennent de reconnaître que tous les métiers n'étaient pas délocalisables. Sans parler de camouflet, une réflexion intéressante peut démarrer à partir de ce cas de figure. L'industrie métallurgique dans les Vosges conserve d'ailleurs une part conséquente des activités industrielles du département avec 120 entreprises employant 10 000 personnes. Les prévisions du secteur sont même des plus généreuses grâce à l'innovation en développement et grâce à la recherche de nouvelles technologies. Le président de l'Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie des Vosges s'est lancé dans une prévision de création de 100 000 emplois annuels pour les 7 prochaines années en France. Incroyable mais possible!