Carnets d'Aquitaine (suite et pas fin)
La Gironde
Plus de 10 000 km2 et près de un million et demi d’habitants. La Gironde enregistre une croissance permanente de sa population depuis 1999 avec une moyenne annuelle de plus de 15 000 habitants supplémentaires. Jusqu’ici tout va bien. Dans de maillage de 542 communes et 45 communautés de communes, les grandes lignes économiques dépendent en grande partie des terres agricoles et viticoles. La forêt contribue à l’équilibre économique également en couvrant près de la moitié du département et occupant 3500 entreprises. Reste ensuite à tenir compte du tourisme qui représente 8% du PIB de la Gironde et des industries de pointe qui commencent à pousser sur ce grand territoire en particulier celles qui sont liées à l’aéronautique soit plus de 10 000 emplois, peut-on lire sur le site du conseil général, www.cg.33.fr. 33, dites 33. ça tousse un peu surtout sur la question viticole, fleuron des fleurons de la Gironde et du bordelais mondialisé. Illustration avec cette analyse publiée par le journal Sud-Ouest qui souligne l’explosion en quelques décennies des grandes étiquettes et donc des grands crus de Bordeaux alors que l’AOC Bordeaux générique est resté stable. Rien de tel pour établir une réputation de produits de terroir très onéreux, ce qui n’est pas totalement faux en proportion de l’étendue du vignoble bordelais : 116 000 hectares pour 57 appellations (en comparaison de superficies, le Bourgogne couvre 27 000 hectares et l’Alsace, 16 000, pour ne citer qu’eux). Ainsi le vignoble girondin est le plus grand vignoble AOC du monde. Manque de pot, (de vin bien sûr), l’année 2009 a été jugée catastrophique pour les ventes avec une belle dégringolade de l’exportation des caisses de nectars. L’interprofession donnait en mars 2010 les chiffres d’environ 5 millions d’hectolitres écoulés (ça fait quand même 661 millions de bouteilles) pour un chiffre d’affaires de 3 milliards 37. Hors Europe, le premier acheteur est désormais la Chine devant les Etats-Unis. Et puis comme on ne sort jamais de la chose viticole, le projet de centre culturel et touristique du vin circule toujours, même s’il a pris un peu de plomb dans l’aile comme l’écrivent nos confrères de sud-ouest. Lancé par la mairie de Bordeaux, le budget peine à être bouclé et il manque quelques unités afin d’atteindre les 55 millions d’euros requis pour réaliser ce centre. Il devrait ouvrir ses portes en 2014 à Bacaln, au nord de la ville).
Télégrammes
Amandine suit une formation nouvelle et unique en France. Il s’agit d’une licence de technicien coordinateur de l’aide-psycho-sociale aux aidants. L’intitulé est long, je vous l’accorde. J’ai tenté une abréviation qui donnerait TC APSA, on croirait entendre une marque d’aspirine. En fait le contenu est tout à fait novateur et essentiel puisqu’il permet d’améliorer le travail des aidants de personnes malades ou handicapés. Délivrée à l’université de psychologie de Bordeaux 2, cette formation existe déjà en Belgique et au Canada. Initiée à Bordeaux par Jean Buisson et Jean-François d’Artigues, cette formation permettra une meilleure prévention, voire un dépistage et ensuite une orientation de la prise en charge des souffrances et difficultés que supportent et rencontrent les aidants, qu’ils s’agissent de proches, de parents ou personnes affectées à cette tâche. Ces aidants ont très souvent besoin d’information sur la maladie ou la pathologie. Ils ont besoin d’écoute et de phases de détente afin d’éviter l’épuisement physique et psychique. Aider les aidants, telle est donc la mission des étudiants techniciens coordinateurs.www.u-bordeaux2.fr/H3PTC_91/0/fiche_AS00-__formation/
Yann et Barbara ont eu une très belle idée en créant « le musée imaginé ». Diplômés tous deux en histoire de l’art contemporain et professeurs à l’école supérieure des arts appliqués de Bordeaux, ils ont décidé de forcer les sorties des œuvres plastiques vers d’autres publics que les habitués des expositions, musées et centres artistiques. Quand je dis « sortir » les œuvres, j’entends que celles-ci, souvent de très haute valeur, sont déménagées et transportées vers de petites communes. Le deuxième point de ce déménagement est d’ouvrir des voies de lecture et de compréhension des œuvres, de faciliter l’accès à l’art dirait-on, accès physique et culturel. Pour atteindre son objectif, le couple a décidé de créer des expositions en confrontant les cultures et les époques, par exemple avec des œuvres de l’art classique confrontées à celles relevant du contemporain. Franchement pédagogiques, ces expos font irruption aussi dans les écoles où dès la maternelle les enfants entendent parler d’art avant d’être guidés dans les lieux d’exposition. La dernière expérience réalisée par le musée imaginé consistait à installer 80 pièces et œuvres d’art dans 7 bibliothèques de campagne. Ils furent quelques milliers de curieux à s’y déplacer. Barbara Ertlé et Yann Perraud ont un site qui apparaît à www.lemuseeimagine.fr