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27 Feb

Dernières cantonales avant la ligne droite

Publié par Philippe BERTRAND  - Catégories :  #coup de gueule

Personne ne sait si la dernière ligne sera droite ou tournera à gauche, mais l'échéance des cantonales des 20 et 27 mars prochains annonce  une transformation des gouvernances locales. Ce seront les dernières du genre et les mandats des conseillers généraux à élire seront réduits pour ne valoir que trois ans. En effet, en 2014, selon le principe nouveau choisi, les 6000 conseillers généraux et régionaux disparaîtront au profit de 3500 conseillers territoriaux qui siégeront aux deux assemblées, départementale et régionale. Argument défendu en faveur de cette redistribution des  cartes: une plus grande lisibilité des fonctions des élus locaux. Réplique de l'opposition: il  parait difficile de cumuler les deux rôles en sachant que  le conseiller territorial aura également à s'occuper de "son" terrrain cantonal. Personnellement  j'ajouterais: Pourquoi conserver deux instances, alors qu'il n'y aura plus qu'une seule assemblée.? Je sais qu'une certaine proportion de la population  se sent lésée par l'actuelle présence administrative dans les régions. Faut-il rappeler qu'il y a plus de 36000 communes à gérer et près de 101 conseils régionaux? Le fonctionnaire est un mal imaginaire qui ronge nos esprits de l'intérieur et cette flagornerie libérale ou néo-libérale qui fustige la fonction publique ne devrait en effet boomerang que revenir dans les dents ce ceux qui l'invoquent. La proximité, étendard moderne au milieu d'autres oripeaux aussi peu flatteurs, justifierait ce ménage dans les collectivités. Du coup, comme à chaque élection locale, les sondages d'opinion de droite s'opposent aux sondages de gauche. A droite, c'est Opinionway qui avec le Figaro et lCI, démontre que les sondés ont perdu foi en leur président de département et que leur choix ne sera pas du tout politisé. Sottise que cette déclaration puisque le sens premier du terme d' élection est d'être un acte politique fondateur. (Il va falloir réviser notre définition de la démocratie). Si voter n'est pas un acte politique, alors il est préférable de continuer à parler de la pluie et du beau temps avec son boulanger. Version gauche: les cantonales ont assis depuis 15 ans les élus de gauche dans une majorité de fauteuils locaux, ce que les chiffres confirment. Opinionway encore: les sondés voteront à hauteur de 72% d'entre eux en fonction des enjeux locaux (tautologie: on ne va pas demander à un conseiller général d'occuper un autre terrain que le sien) et seulement 25% s'inquièteront de l'enjeu national que représentent ces élections. (deuxième tautologie: les élus vont en fonction de leur couleur dessiner  une carte nationale. Reste à savoir si cette carte aura un effet sur le suffrage ultime des présidentielles).  Enfin dernier terme du sondage Opinionway (j'insiste sur le nom car je le trouve insolemment "branché"): la priorité de choix se fera sur les principaux critères de l'emploi (41%) et les impôts (39%). Yes, thanks a lot Mr. Opinionway.  L'emploi est le facteur décisif par excellence et il n'a trouvé encore aucune solution cohérente (à droite comme à gauche). L'impôt est en revanche bien plus intéressant, car avec  la réforme territoriale et les dernières options de gouvernance, un transfert de compétence s'est opéré de l'Etat vers les collectivités territoriales. Je traduis: Le local coûte cher au national, alors débrouillez-vous. En ajoutant les réformes des taxes professionnelles et un bon rasage de près orchestré par la crise, les collectivités locales sont pour certaines sans ressources.  Heureusement la réforme des territoires va permettre  de limiter les dégâts en redessinant les cantons. ceux -ci seront profilés sur le nombre d'habitants, la moyenne d'âge et le potentiel productif de chacun. Finalement il s'agira de rééquilibrer les ensembles, ce que l'on peut comprendre, sans laisser les plus faibles dans l'ombre des plus forts. En poursuivant cette logique, je me demande à quoi bon conserver des bureaux municipaux d'élus, alors que la réforme de 2014 nous imposera d'élire à la fois les conseillers municipaux et intercommunaux. Comprenez que par un seul vote, vous choisirez votre conseil de ville ou de village et les membres de la Communauté de communes (pour les communes de moins de 500 habitants, le maire et les adjoints devront obligatoirement figurer au bureau intercommunal). Il y va de l'évidence comme de l'outrance. Les services de proximité (publics et privés) disparaissent des petites communes, les élus locaux suivront.  Ce sera en effet plus lisible, mais moins humain et la proximité aura pris des rides.

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Le complément de l'émission des Carnets de Campagne de France Inter avec son journal régulier des solutions.