Des études forestières et citoyennes
Que serait une humanité sans eau? Rien. Ironie de la modernité, des évolutions climatiques et des fossés économiques, l'eau est devenue en ce début de siècle une denrée rare. Dans un ordre d'idée tout aussi alarmant, la forêt prend une belle place. Combien de terrains de football boisés disparaissent chaque jour dans le monde? Le paramètre de la surface de jeu peut prêter à sourire, sauf qu'il parle à tout le monde. Heureusement, pour parler égoïstement, ici en France nous ne manquons pas de bois. Seule sa gestion pose problème, puisque le patrimoine forestier est au trois quart privé. La partie publique fait elle-même l'objet de débats contradictoires, l'Office National des Forêts ayant à charge autant l'entretien que l'exploitation du parc forestier. Exploiter et créer une trésorerie. Remplacer les feuillus par des résineux plus rapidement productifs. Formater une forêt qui n'a rien demandé. C'est discutable et les associations de défense des patrimoines de feuillus s'éprouvent au contact des institutions. Il n'empêche que la forêt actuelle est pour ainsi dire récente et celle qui a naturellement envahi mon territoire du Nord Côte d'Or a à peine deux siècles d'âge. Des souches d'arbre font régulièrement remonter en surface des vestiges de fermes, pour la plupart, gallo-romaines.... Or la filière bois a de l'avenir devant elle en respectant des consignes de diversité. Bois de construction, de chauffage, bois écologique et grandes missions de développement durable. A Montelimar, un Centre d'Etudes Forestières et Agricoles (CEFA) préparent à ces métiers à la nuance que sous l'impulsion des étudiants, il y prépare de façon responsable et citoyenne. Au sein de cet établissement, des étudiants ont constitué au début des années 90 une association de type "Junior Entreprise": Forestiers sans frontières. Ne vous y trompez pas, le même nom circule sous d'autres latitudes avec des missions plus ou moins éloignées de celles choisies par nos étudiants. En ce qui concerne ces derniers, le choix s'est porté sur la découverte d'autres cultures en associant voyages et interventions environnementales et écologiques. Ainsi chaque année la promotion BTS prépare un voyage dans un pays en voie de développement ou nécessitant un soutien en intégrant trois dimensions: professionnelle, humaine et sportive. Professionnelle: Les étudiants fiancent le projet par leurs moyens et leurs connaissances pratiques. Ils vendent leurs services d'entretien d'espaces naturels, de tailles de haie, de plantations, d'interventions paysagères auprès de clients particuliers ou de collectifs. Cette expérience se conçoit sous la forme d'une mini-entreprise dont ils sont les seuls responsables et gestionnaires. Humaine: Chaque voyage procède d'un partenariat avec des personnes ou structures implantées sur les territoires visités. Sportif: Le travail est nécessairement assuré par le groupe en gérant coordination, écoute partagée et motivation d'équipe. Un principe d'ensemble régit cette démarche: " Pas un euro ne doit venir d'une autre source que le travail accompli dans l'association". Par le passé, l'association est intervenue en Amazonie péruvienne, à Madagascar (un plan de reboisement a été réalisé avec une association de lycéens d'Antanarivo) ou encore dans le nord de l'Inde afin d'étudier les méthodes de travail de forestiers indiens.
Souvenir d'un treck dans les Andes en 2010...
http://www.cefa-montelimar.org/gestiondurable/gestiondurableforestiersf.htm