l'amap du Gâtinais: la main au panier....
C'est en 2004 qu'est née la première amap (association pour le maintien d'une agriculture paysanne) en région Centre, à la nuance près que celle-ci au lieu de privilégier la relation de confiance par adhésion du consommateur au producteur s'est davantage destinée à maintenir les producteurs-paysans locaux. Nous sommes ici dans le Loiret et dans une zone qui est encore "le fief des céréaliers FNSEA" pour reprendre l'expression employée par Guylaine Goulfier, ancienne présidente de cette amap et militante active du réseau. C'est à l'issue d'un forum social agricole local que sept producteurs et une poignée de consommateurs eurent l'idée de créer cette association, à Cortrat, sur le site de la ferme des "Jardins de Mocquepoix". L'amap aussitôt constituée, d'ailleurs elle se singularise par son nom d'amapp (il faut rajouter un second "P" pour proximité), regroupe rapidement 250 familles et 11 producteurs. Par cette expérience deux fermes ont été sauvées de la faillite tandis que les maraîchers ont pu salarier leurs ouvriers. Mais surtout en 2008, alors que la crise économique commençait à toucher le montargois avec de très nombreux licenciements à la clé, Guylaine pensa à l'opportunité de créer un potager en ville. Un terrain a été trouvé à Chalette face à une barre d'immeubles dont le nom pourrait porter à la confusion bucolique: " le gué aux biches". 900 mètres carrés ont été investis par un jardin potager collectif, dont l'originalité repose sur un constat: les populations les plus défavorisées ont perdu autant la connaissance de la cuisine des produits frais que le geste même du jardinage. Les animateurs de l'amapp du gâtinais ont donc encadré les habitants volontaires de la cité afin d'assimiler les principes de base du jardinage. Il faut souligner que la ville de Chalette a soutenu ce projet dans le cadre de sa politique du "vivre ensemble" qui apparemment remonte à une ancienne tradition du XVIIIe siècle favorisant l'accueil en ces lieux. Si l'expérience est très récente ( avril 2010 ) et empêche d'en tirer des leçons d'avenir, on ne peut que saluer l'initiative sociale et humaine dont un des principes est que les récoltes ne sont partagées à la mesure du travail effectué mais à hauteur des besoins des familles.