la bile des bilans.
C'est la fin d'année ou déjà le début de la suivante. Des mesures ressassées pour améliorer notre quotidien. Des injonctions répétées à une citoyenneté au-dessus de tout soupçon et à un civisme indiscutable. Des réformes en vue et des espoirs durables. C'est une sorte de chaîne ganglionnaire qui ne cesse de gonfler d'année en année, d'attente en attente. Le hors-série du dernier trimestre 2009 publié par Alternatives économiques ne porte pas à l'optimisme pour l'état des lieux de l'économie durable qu'il développe au long de ses pages. Le sommet de Copenhague a laissé beaucoup d'observateurs dubitatifs. Les principaux protagonistes étaient d'accord pour revoir la copie à un autre rendez-vous. C'est d'ailleurs, en résumant les rencontres, le seul point officiel partagé par l'ensemble des intervenants. Alors quel bilan peut-on tirer de la situation internationale au dernier terme de l'année? Le dossier intitulé les sept plaies d'une planète durable est édifiant:
1) L'accélération du changement climatique s'intensifie. La température a augmenté de 0,7 degré au cours du 20ème siècle et le niveau des mers a gagné 1,8 millimètre par an depuis 1993.
2) L'agriculture productiviste a atteint ses limites.La dégradation des sols est parfois avancée, leur exploitation limitée par l'urbanisation galopante et aussi par la production des agrocarburants (ceux-ci ont absorbé plus du quart de la production de céréales aux Etats-Unis). Il semble impossible dans ces conditions d'imaginer une réponse à la consommation des 9 milliards 200 millions d'êtres humains en 2050.
3) L'eau se raréfie: ponctions multiples des nappes phréatiques, pollution de ces sources d'approvisionnement et réduction des précipitations.
4) Le poisson se meurt: les ressources halieutiques ont fondu depuis 1950 date à laquelle on prélevait 5 fois moins de poissons qu'au cours des années 2000. Des limites biologiques à la reproduction des espèces ont explosé à l'exemple le plus alarmant des saumons et truites de mer dont les prises ont dépassé de 100% les limites biologiques de sécurité!
5) La déforestation progresse sans cesse, particulièrement dans les pays du sud qui en tirent une source de revenus nécessaires.
6) La biodiversité est touchée par le réchauffement climatique. Une majorité de biologistes n'hésitent pas à parler d'extinction massive des espèces. Ainsi sur une base d'un réchauffement de plus de 3,5 degrés de notre planète, 40 à 70 % des espèces seraient promises à disparaître.