La danse à la pointe de l'intégration
Le sud-est est très « danse » avec Montpellier, Châteauvallon à la belle époque du théâtre national de la danse et de l’image, Marseille et Aix en Provence, ville investie par Angelin Preljocaj. C’est dans ce contexte chorégraphique que s’est constitué en 1989, une école de danse exemplaire dans les quartiers nord de Marseille et d’Aix grâce à une personne aussi discrète que talentueuse : Josette Baiz. Danseuse professionnelle chez Jean-Claude Galotta, Josette est missionnée par la Ministère de la Culture de l’époque pour expérimenter des ateliers de danse dans ces quartiers très populaires. La rencontre avec ces jeunes d’origines très diverses va bouleverser la démarche de la chorégraphe. La résidence qui n’était qu’éphémère se prolonge au-delà de la mission première et en 1992 Josette Baiz crée avec ses élèves issus des immigrations un groupe de danse : Grenade. Grenade comme le fruit juteux du travail accompli, Grenade comme l’objet explosif qui repousse les frontières de la création chorégraphique. Un style Grenade est né introduisant du métissage dans un noyau de danse contemporaine mâtiné de danse classique. Le résultat est unique. Au moment de la création ils sont une trentaine d’élèves âgés de 8 à 18 ans. Le groupe comprend maintenant 70 danseurs qui pérennisent le travail de création et poursuit les spectacles. A la limite du professionnalisme, le groupe donnera naissance en 1998 à une vraie compagnie professionnelle. La compagnie Grenade engage 5 danseuses issues du groupe avant d’être renforcée par la venue de 5 autres danseurs. Ainsi depuis 10 ans la compagnie invente et joue ses créations sur les plus grandes scènes internationales de l’Italie au Moyen-Orient. Rares sont ceux qui auraient pensé que ces enfants des cités deviendraient un jour des artistes à part entière sans jamais renier leurs cultures d’origine.
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