la santé, une bombe à retardement
Rien ne va plus. Les jeunes diplômés de médecine boudent le rural et on peut les comprendre. Pourquoi aller s'embourber dans des zones où les visites à domicile dévorent un temps précieux, où il faut faire office de confident, de psychologue et accessoirement de médecin? Le médecin rural est l'équivalent du curé d'antan qui pratiquait plus le relationnel que l'extrême onction. La situation est très préoccupante car un grand nombre de généralistes va être touché par l'âge de la retraite et personne ne se posera en candidat à la succession. Alors certains départements ont imaginé la création d'une bourse de troisième cycle qui octroie aux étudiants en médecine un pécule plutôt conséquent pour achever leurs études. Elles atteignent, ces bourses, 18 000 euros pour l'année, ce qui incite quelques uns à réfléchir avant d'ouvrir un confortable cabinet en ville. En échange de cette manne, les candidats sont tenus à faire un premier exercice de médecine d'au moins 6 ans en milieu rural. Pourtant il y a mieux. Mieux pour les usagers comme pour les praticiens. Ce sont les maisons de santé. La région Franche-Comté a officialisé un principe qui prend corps sur la région avec sept maisons déjà ouvertes. La maison de santé a pour principe de regrouper sur un même espace dans un bourg ou une petite ville rurale, les premiers services de santé nécessaires: médecine générale, médecine dentaire et kinésithérapie. Ici on mutualise les moyens, formule qui sévit dans d'autres secteurs d'activités et qui fait ses preuves. La Région franc-comtoise a donc inauguré une fédération, Femasac, Fédération des maisons de santé comtoises, qui régit ces antennes réparties sur la région. L'Objectif est " la prise en charge du patient dans sa globalité". Récemment une charte a été signée par la Femasac et ses principaux soutiens, l'union régionale des Caisses d'assurance maladie de Franche-Comté, la mutualité sociale agricole régionale et le conseil régional.
Les intérêts de tels établissements sont multiples et en premier ils permettent aux patients sans multiplier les déplacements de bénéficier d'une offre variée et complémentaire de soins. En second lieu ils motivent davantage les nouveaux candidats à l'exercice médical en milieu rural car ils sont confrontés aux autres partenaires. Enfin, les vacances des uns et des autres ne sont plus vécues comme des béances et des privations, puisque ces plate-formes assurent une rotation des services aux quels participent les jeunes diplômés.
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