Les algues vertes expliquées aux adultes et autres informations nécessaires: Itinéraire Bis.
Karine et Loïc ont créé en 2004 leur petite société d’édition en région parisienne : Elka. C’est par l’intermédiaire d’un Carnet de campagne dans les Alpes que j’ai eu vent de leur travail. Normalement des éditeurs de cahiers de vacances pour familles en séjour à la montagne ne m’interpellent pas vraiment. Les combinaisons fluos et les tickets remonte-pente me sont peu familiers. J’ai été malgré tout intrigué par ce jeune duo d’éditeurs de magazines et de petits livres pratiques par le trophée du tourisme responsable qui leur a été remis en 2010. Un magazine gratuit titré « Carnet de vacances en famille » est à l’origine de cette distinction. Or ce cahier de montagne est totalement orienté autour du développement durable. Ludique et instructif il va du jeu test qui invite le lecteur à mesurer son « éco-compatibilité » avec la nature, au dossier sur la biodiversité alpine. Bref la démarche est intelligente et novatrice.
Pour aller plus loin Karine et Loïc publient le premier volume, cette fois sous la forme d’un petit livre, d’un série consacrée à l’éco-citoyenneté. Selon le schéma des carnets de Vacances, le premier volume de « Itinéraire bis » utilise illustrations pédagogiques et textes concis.
Quatre enquêtes composent le sommaire de cet itinéraire bis numéro 1 : La pollution aux algues vertes. Les ressources cachées de nos poubelles. La pression de l’eau (pression économique). L’agriculture et la grande distribution.
Illustration avec la pollution aux algues vertes : entre 40 000 et 70 000 m3 d’algues vertes s’échouent chaque année sur le littoral breton. Le coût de leur ramassage est estimé entre 300 000 et 500 000 euros ! L’élevage intensif est évidemment montré du doigt (la Bretagne possède 50% du parc porcin et 30% du parc bovin national. ici pas d’utilisation de paille, mais le principe industriel du caillebotis qui produit non pas du fumier mais du lisier. Ce lisier répandu sur les terres agricoles auquel s’ajoute l’engrais azoté de l’agriculture intensive, acidifie dangereusement les sols. Ce ne sont pas moins de 75 000 tonnes de nitrates excédentaires qui s’écoulent chaque année vers la mer. Au passage une grande partie des espèces aquatiques disparaît des rivières. (Un milliard d’euros d’aides publiques a déjà été versé pour réduire le taux de nitrates dans les eaux en Bretagne !!!).
Selon le Commissariat général au Développement Durable, le coût de la décontamination des eaux souterraines s’élèverait de 522 à 847 milliards d’euros !!!!!
La PAC a longtemps favorisé ces pratiques, alors que l’agriculture biologique apparaît de plus en plus comme étant une des solutions à cette catastrophe annoncée. Des règles doivent malgré tout s’imposer pour que la transition soit réalisable. Ainsi selon les calculs de l’INRA, pour réduire le taux moyen de nitrates, il faudrait réduire la taille des cheptels de 15% et l’épandage de 35%. Le livre fait une remarque pertinente : « L’Europe, qui pourtant condamne la France pour la pollution qu’elle crée, ne devrait-elle pas revoir ses critères d’attribution ? Est-il normal par exemple qu’un agriculteur bio soit moins bien subventionné qu’un agriculteur conventionnel ? ».