Nevinox, l'entreprise transformée en coopérative par ses salariés
L'histoire se répète. Une entreprise qui dépose son bilan, des salariés qui refusent en bloc leur mutation et une coopérative qui relance les activités et préserve des emplois. Sans crier victoire et mettre le système coopératif aux avant-postes de la relance de l'économie nationale, le modèle de reprise des sociétés par leurs salariés sous forme de coopérative commence à parler. Les bienfaits de ces reprises en main sont multiples, mais la première conséquence est un bel objet de réflexion: des salariés concernés et responsables de leur outil de travail et de la gestion de leur production sont 100 fois plus impliqués que les autres. Rien à voir avec une amélioration des salaires. On ne gagne pas plus sous cette forme, mais on ne rangepas les bénéfices dans la colonne comptable de la rentabilité et du capital de la société. La chaudronnerie Nevinox était donc une des victimes de la concurrence et de l'incapacité d'une PME française à tenir le bras de fer avec l'industrie asiatique. Pourtant question fer, Nevinox s'était taillée une bonne réputation dans le tank à lait. Son histoire remonte à 1947, date de l'installation de cette usine à Nevers. 1370 salariés dans les années 70, puis l'instauration des quotas laitiers et la réduction des activités ont commencé à décimer les effectifs. Un groupement industriel américain, devenu propriétaire de l'entreprise, pense alors à transporter les dernières activités encore rentables de Nevinox dans une de ses filiales en Allemagne. Quant aux salariés de Nevers, un plan de mutation est proposé à Dijon. Le refus est catégorique à 100%. le choix de la scop est décidé en 2008 à partir d'une étude de marché qui garantit du travail pour...11 salariés. C'est un début. Le chiffre d'affaires du premier exercice atteint 680 000 euros. Le dernier connu est passé à 2,1 millions d'euros et Nevinox emploie 31 personnes. Normalement, ce n'est pas fini et à Nevers, les "gens de Nevinox" se disent toujours et encore indignés.
( crédit photo, Nevinox)