Novembre, mois de l'économie sociale et solidaire
Le fait n'est plus vraiment nouveau, mais l'économie dite sociale et solidaire est dorénavant un acteur non négligeable de notre système économique. Quelle différence notoire possède cette économie par rapport à l'économie dite de marché? Le profit. La version sociale comme elle le sous-entend dans son intitulé prend en compte le facteur humain et le lien qui peut unir les acteurs d'un secteur de travail aux autres. La seconde version joue sur un terrain plus large et surtout plus cynique, pas exclusivement mondialisé, où s'imposent le compétitivité, le rendement et le profit. Longtemps la première a été examinée à la loupe tandis que l'extrême opposée brillait de l'évidence de sa logique marchande. Or, cette logique atteint dans certaines circonstances ses limites. Disons qu'elles sont multiples à l'image des fonds d'investissements. Des fonds de pension étrangers ont parfois basculé et entraîné la chute des entreprises qu'ils alimentaient. A d'autres endroits, la surenchère du profit a accéléré des déménagements de sites de production au détriment des employés. En d'autres circonstances encore, l'actionnaire exige des comptes et pousse au sacrifice des hommes ou à la négociation douteuse. En effet, il est fréquent qu'un différent au sein d'une entreprise ou d'un groupe de production tourne au chantage. Vous conservez vos emplois, mais vous réduisez les salaires. Or, la grande révolution tient actuellement aux statistiques qui accordent à la seule économie sociale et solidaire une progression de ses emplois. Du jamais vu en pleine crise. Rien de tel pour que François Fillon saisisse la balle au bond et diligente un député du nouveau Centre, Francis Vercamer, sur un état des lieux de cette économie "parallèle" ou de seconde zone. Le député en a rapporté un long texte de 150 pages comprenant 50 propositions pour renforcer ce réseau économique. Sa force, il la tient des assocations, coopératives, mutuelles et fondations qui le constituent. 215 000 entreprises pour 2,3 millions de salariés répondent de cette économie dont chaque région possède une chambre au même titre que les traditionnels CCI. Pour la troisième année consécutive, ce mois de décembre est placé sous le signe de la valorisation de l'ESS (économie sociale et solidiare, bine entendu) avec plus de 1000 manifestations réparties sur l'ensemble du territoire. Il est prévu qu'à la suite du rapport Vercamer, le gouvernement injecte 100 millions d'euros puisés dans la grand emprunt national et l'utilise au développement de quelques 2000 entreprises en favorisant ainsi 60 000 emplois.