Poitou-charentaises.
Comme les carnets traînent leurs spirales en ce moment dans cette région et en particulier dans le département de la Vienne, je me suis arrêté à quelques articles publiés par la Nouvelle République du Centre Ouest. La Vienne organisée autour de Poitiers est un département éminemment rural puisque près de 75% de sa superficie est entretenue ou exploitée, selon le point de vue que l'on adopte, par l'agriculture. La bio fait sa percée comme dans bon nombre de régions françaises même si l'agriculture conventionnelle demeure, comme partout aussi, largement majoritaire. Ici on cultive des céréales et des oléagineux à fond les tracteurs. Un beau cheptel, particulièrement de chèvres, complète ce tableau agroéconomique. Les éleveurs laitiers sont encore nombreux et la moitié d'entre eux peine à finir les fins de mois. En 2009 plus de la moitié des éleveurs affichait un bilan négatif. Le célèbre sénateur, natif de Poitiers et ancien premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, vient de rencontrer cette branche agricole sinistrée. Raffarin ou non, notre élu n'avait pas grand chose à soumettre aux mécontents sinon à proposer une revalorisation du prix du lait chez le producteur. On ne peut pas le blâmer, car l'impasse est totale. Faire grimper le prix chez le producteur aura pour conséquence de majorer le prix de vente aux consommateurs. De plus l'ancien porte-flambeau maladroit de la France d'en-bas avait peine à avouer aux dits producteurs que Bruxelles estime à 20% l'excédent de lait produit en France. La solution serait donc de produire moins pour plus cher. L'antithèse du travailler plus pour gagner plus. Toujours dans le même quotidien qui respecte la moyenne des titres régionaux pour le profond ennui de sa lecture, une personne s'était plainte de ne pas avoir touché, depuis deux ans que la promesse avait été faite par la présidente de région, le carnet de bon d'achats de 100 euros que chaque licencié de l'entreprise de porcelaine Deshoulières devait recevoir. A priori l'article publié a réactivé la promesse rouillée, puisque cette brave femme vient de percevoir son chéquier d'achat de 100 euros. Evidemment la présidente de région n'est autre que Ségolène Royal qui s'était engagée en décembre 2008 au moment de la fermeture de l'entreprise et du licenciement de 86 employés, pour la plupart des femmes, de marquer le coup de l'injustice du sceau de la générosité. Cette ancienne ouvrière, l'intelligence est dans le non ressentiment, s'est félicitée de recevoir ses bons d'achat à une période de fêtes des mères et des pères. Un calcul rapide, en comprenant les bons d'achat offerts aux enfants de ces mamans, permet de chiffrer le geste royal à 10 000 euros. Eh bien, vous savez quoi? Je salue cette femme. Devinez laquelle. Alors vous me direz à juste titre qu'un acte aussi symbolique et anecdotique ne doit pas être utilisé à des fins polémiques ou simplement critiques. Justement ce n'est pas le cas puisque j'en profite seulement pour saluer l'humilité et la modestie là où elle brille.