Pyrénées, terre d'accueil, un CADA parmi d'autres....
Un CADA, c'est quoi? Il faudrait employer l'abréviation au pluriel, car vous avez un premier CADA qui correspond à la Commission d'Accès aux Documents Administratifs. Ce n'est pas passionnant, mais cela peut être utile d'autant que vous, particuliers, pouvez profiter de ce service. Il existe un autre CADA, Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile, dont l'appellation officielle se serait transformée depuis 2001 en Centre d'Hébergement et d'Insertion Sociale, CHIS. C'est moins convaincant, c'est plus vaste et donc plus politiquement correct. Je prends l'exempe de l'association de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), "Pyrénées Terre d'Accueil", qui gère depuis 1995 le CADA de Lannemezan ainsi qu'une antenne à Tarbes. Logiquement le dispositif national de ces centres doit en pourvoir chaque département.. Les centres accueillent des réfugiés venus en France demander un droit asile et ces candidats viennent de toutes les terres ravagées par les conflits et les guerres. Ils sont venus de Tchétchénie, du Kosovo, d'Albanie ou de République Démocratique du Congo et ils temoignent de la géographie mondiale torpillée. On comprend que les futurs candidats viendront prochainement de Lybie et de Syrie. A Lannemezan et à Tarbes, chaque année ce sont 120 ou 130 personnes qui sont reçues, hébergées, soutenues et guidées dans ces deux seules antennes pyrénéennes. Actuellement ils sont 128 réfugiés dont 52 enfants. Les fractures sont multiples et les handicaps lourds: handicap de la langue (les enfants sont les plus efficaces et deviennent en quelques mois parfaitement bilingues, car l'association leur ouvre une scolarisation), handicap psychologique, handicap physique pour les plus meurtris et bien sûr le désespoir de quitter son pays et les siens. (Ce devrait être une règle générale appliquée à tous les discours intégristes sur la non-intégration : aucun être humain ne quitte son pays par plaisir!). Or les sejours des demandeurs d'asile oscillent entre 9 et 12 mois, période à l'issue de laquelle ils peuvent obtenir le droit d'asile. La souffrance est pour ceux qui en sont déboutés. Que deviennent-ils? Des clandestins, des fugitifs, des vagabonds... Repertoriés par la Préfecture dès leur entrée dans le centre, l'association se retrouve dans le mauvais rôle de l'otage administratif et fournit involontairement des données sur ceux qui entrent en clandestinité. Ironie de l'histoire pour ces centres qui reconstruisent les individus au risque de les voir se détruire à nouveau. Comble du contexte budgétaire actuel, le financement assuré par l'Etat de ces centres va être amputé de 9% cette année et les 13 salariés des deux centres des Pyrénées perdent un peu confiance dans leur mission
Pyrénées Terre d'Accueil. La Ramondia-645 rue des Cités-65300 Lannemezan