Régate, coopérative d'emplois
Le nom de régate peut prêter à confusion surtout en pleine terre du département du Tarn. ‘Régate’, qui désigne une CAE*une coopérative d’activités et d’emploi, procède du constat suivant établi par des élus locaux en 1977 : de nombreux demandeurs d’emplois porteurs de projets viables n’ont pu aboutir à la création d’entreprises faute de relais intermédiaires. De là est née cette coopérative qui devait permettre à ces mêmes demandeurs d’emploi de créer leur activité et d’en tester la viabilité. Une étude menée sur le terrain a permis en septembre 98 et juin 99 d’évaluer la pertinence du dispositif. Les partenaires locaux ont été mobilisés et une équipe de démarrage a été constituée. Cette équipe a pris en juillet 99 le statut d’entreprise sous la forme de SARL SCOP. Elle s’inscrivait ainsi dans le réseau national « Coopérer pour entreprendre » qui regroupe l’ensemble des coopératives d’activités et d’emploi du territoire. Fort du succès d’une antenne tarnaise, les voisins aveyronnais ont souhaité bénéficier des services de « Régate ». En 2005, 15 entrepreneurs aveyronnais avaient rejoint les rangs de la coopérative et rapidement une antenne s’est constituée dans ce département pour créer son siège à Onet le Château. En deux ans, « Régate 12 » avait déjà accueilli 50 porteurs de projets et plus récemment elle s’est étoffée avec la création d’un établissement destiné à recevoir et accompagner les projets du bâtiment. C’est ainsi que Régabat a vu le jour dans un premier temps dans le département du Tarn. Félicie Domène dirige la coopérative : «Une fois pris en charge par la coopérative, le porteur de projet est inscrit en CDI. Professionnellement parlant il est autonome et maître de son destin car c’est en développant son entreprise qu’il se rémunère, mais il est juridiquement salarié de la SCOP. Donc il est à la fois salarié et entrepreneur. Concrètement nous lui apportons la posture d’entrepreneur c’est-à-dire toutes les compétences pour le devenir, car on ne naît pas entrepreneur, mais on le devient. Nous organisons des ateliers d’échanges collectifs dans lesquels les entrepreneurs déjà installés et expérimentés échangent les savoirs avec les nouveaux venus et l’apprentissage par les pairs est toujours très riche. Le temps de passage chez nous dure au maximum trois ans et parfois les projets n’aboutissent pas ou sont réorientés. Sur 50 projets, disons que 15 ont vraiment débouché sur une création d’entreprise. Concernant les activités elles-mêmes, les coopératives se consacrent à des métiers dits généralistes. Cela va de la couturière à l’informaticien en passant par l’ébéniste. Depuis quelques années nous travaillons également sur le bâtiment, branche plus spécifique qui exige le respect de normes de sécurité sur les chantiers. ‘Régabat’ est dédié aux métiers du bâtiment et des coopératives spécifiques existent dans le Tarn et la Haute-Garonne et prochainement en Aveyron. Cela prend toujours du temps car le principe d’une coopérative d’activités et d’emploi consiste d’abord à élaborer un partenariat sur le territoire avec les instances représentatives comme la fédération du bâtiment et la chambre des métiers ». A « Régate 12 » l’équipe compte des permanents et un encadrement de 11 professionnels qui apportent leurs compétences en action commerciale, en communication et en gestion. Ces domaines correspondent nettement aux projets validés tel celui d’Isabelle, infographiste, qui destine son savoir-faire aux entreprises ou encore le travail de Bruno qui se consacre à la communication d’entreprise. Parfois les services sont créés en faveur des particuliers à l’image d’Annick qui propose des prestations de coiffure à domicile. Les coopératives Régate ont depuis 1999 participé à plus de 900 lancements d’activité accompagnés pendant deux ans en moyenne et 130 entreprises ont été créées. Le réseau national « Coopérer pour entreprendre » compte aujourd’hui 102 coopératives en France et en Belgique.
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CAE: Le réseau national des CAE, Coopératives d’Activités et d’Emploi, est né en France en 1995. Deux ans auparavant la Caisse des Dépôts et Consignations réalisait une étude qui révélait que, malgré des structures d’aides à la création d’entreprises, nombreuses étaient les entreprises à disparaître au bout de trois ans d’existence. Plusieurs explications à cela. La première est que les aides financières s’amenuisent au fur et à mesure de la vie de l’entreprise et celle-ci ne produit pas toujours un chiffre d’affaires suffisamment important pour relayer la disparition des aides. La seconde est la crainte de certains candidats de ne pas pouvoir assumer les responsabilités de chef d’entreprise. C’est dans ce contexte que vit le jour une première coopérative, Cap services à Lyon. La CAE permet ainsi au candidat de développer un projet sans être contraint de créer sa structure. Le futur entrepreneur est juridiquement hébergé par la SCOP, Société Coopérative de Production. Salarié de celle-ci, il est payé au prorata du chiffre d’affaires réalisé après déduction des cotisations sociales et des frais de participation, soit en tout 10% du chiffre d’affaires
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