"Un patron qui n'est pas social, est un patron d'un autre temps". C. E. Vincent.
Je ne pouvais pas mieux choisir comme titre que cette citation de Charles-Edouard Vincent. Charles-Edouard, portrait type d'une éducation bourgeoise comme son prénom, qui le propulse vers le grand marché. D'abord polytechnique, puis Sanford et enfin la Silicon Valley, dernière marche avant le Cac 40. Pourtant le multiplômé qu'il est se souvient de son enfance et de la rencontre de "clochards" avec lesquels il entretint une relation d'amitié. Et puis les questions qui germent dans l'esprit de l'enfant. Elles l'accompagneront tout au long de sa formation et participeront à cette voix intérieure qui le poussera à faire un tour de France des groupes Emmaüs. Cette sorte de compagnonnage du solidaire durera deux ans avant que Charles-Edouard ne crée "Emmaüs Défi", une entreprise d'insertion installée à Paris et qui aujourd'hui garantit 120 emplois aux laissés pour compte. L'entreprise qui vient d'ouvrir un nouvel entrepôt, rue Riquet dans le 19ème arrondissement, valorise les matériels et objets usagés. Cet engagement est un exemple parmi d'autres et il prouve que des patrons issus de la finance, de l'industrie, de l'informatique (c'était le secteur professionnel de Charles-Edouard avant sa nouvelle orientation) ou de la publicité, peuvent être appelés à travailler au profit d'une économie humaine. C'est le crédo de C.E. Vincent qui fut séduit par "le pragmatisme économique d'Emmaüs: ne jamais être dans la charité, mais défendre que l'on s'en sort par le travail".