Une compagnie nationale de théâtre lyrique unique: Justiniana.
L'ensemble Justiniana, créé en 1982 et labellisé Compagnie Nationale de Théâtre Lyrique présente plusieurs spécificités. la première tient à son implantation en milieu rural en Haute-Saône, ce qui justifie sa mission de développer le lyrique là où il n'existe pas. La seconde est de travailler avec les habitants de la région et de créer des opéras dans des lieux insolites, en forêt ou dans une usine désaffectée par exemple. La troisième est de travailler autant à partir de commandes faites à des compositeurs contemporains que de puiser dans le répertoire. La quatrième est encore de proposer des formes inédites telles des opéras itinérants dans les villages ou des opéras-promenade. Enfin elle met ses compétences au service des jeunes avec un centre d'art lyrique junior et organise des résidences de compositeurs en Franche-Comté.
L'histoire commence par une metteuse en scène, Charlotte Nessi, que l'art lyrique poussait vers les grands festivals dont celui d'Aix-en-Provence. Elle se poursuit par le rêve de sortir du circuit traditionnel du lyrique pour éprouver son art au vert. Nous sommes alors en 1982 à Montjustin. Depuis cette date l'ensemble ne cesse d'inventer d'autres approches de la musique, du chant lyrique et du théâtre. L'illustration la plus brillante fut la création en 2008 de Carmen de Bizet en adaptant l'oeuvre à huit scènes différentes et donc autant de mises en scène dans huit villages de Haute-Saône. En amont de ce défi artistique, culturel et social, des rencontres avec l'oeuvre et les personnages ont été proposées aux villageois ainsi que des ateliers de chant dispensés dans chaque village sous la conduite d'un chef de choeur professionnel afin de préparer les habitants aux représentations finales. Le résultat fut à la hauteur du défi relevé avec 400 habitants choristes et 6000 spectateurs pour ce Carmen made in Franche-Comté. Les artistes, musiciens, chanteurs et techniciens viennent des meilleures scènes du monde et sont logés pour la plupart chez l'habitant.. C'est ainsi que depuis neuf ans, Justiniana met au point des opéras-promenades dont le principe est d'installer les tableaux de l'oeuvre dans des villages différents sur un itinéraire que les spectateurs doivent emprunter pour suivre l'ensemble. Les oeuvres de commande peuvent prendre une résonance très locale à l'image de la dernière production intitulée " Sans crier gare" dans un livret de Claude Tabet. L'idée était en effet d'écrire une oeuvre à partir de la prochaine construction du LGV et des modifications ou bouleversements que celle-ci va provoquer sur la vie des villages. En parallèle la compagnie prépare un nouvel opéra en collaboration avec l'Opéra de Paris.!