L'artisanat, un défi économique.
On peut se perdre dans la série des journées, semaines, mois ou années dédiées à une cause. les données s'enchevêtrent et les informations se superposent. C'est le risque. Il n'empêche que ce mois de novembre, pour la troisième fois, est le mois de l 'économie sociale et solidaire, de même que s'ouvre en ce moment une semaine de le la création et de la reprise d'entreprises artisanales. L'artisan souffre néanmoins d'opinions vulgaires. C'est quasiment une tautologie, l'opinion étant par essence vulgaire, c'est-à-dire populaire. Jean-Pierre Pernaud et son sacro-saint journal de 13 heures est d'une certaine manière le Pape de cette grand soupe du sabotier survivant ou du maréchal-ferrant rebelle. D'un maréchal à un autre... Pourtant l'artisanat en France est très étranger à cette accolade de bistrot rural qui sent le Pastis ou le Pernod. L'Assemblée Permanente (je ne sais pas si on dit "permanente" à cause des artisans coiffeurs)des Chambres de Métiers et de l'Artisanat organise donc une nouvelle édition de la semaine de l'artisanat sur l'ensemble du territoire avec des forums, tables rondes et portes ouvertes. Or le potentiel économique de cette filière mérite que l'on s'y arrête un moment: l'artisanat représente un éventail de 510 activités différentes répertoriées très officiellement par la NAFA (Nomenclature des activités françaises artisanales) et surtout concerne 920 000 entreprises ou encore 3,1 millions d'actifs. Le chiffre d'affaires généré par ce secteur atteignait, en 2009, 300 milliards d'euros, ce qui représente 20% du PIB français. A ce rythme là, je vais sortir ma calculatrice. Pourtant quelque chose me laisse penser qu'il y a des confusions possibles et que l'artisanat recouvre un ensemble d'activités disparates et de conditions de travail très vairées, avec du bon et du moins bon. Ainsi depuis que l'emploi est victime de la modernité, la voie de secours de l'auto-entreprenariat est devenu une sorte de sésame. Il est nécessaire à ce titre de préciser que l'auto-entreprenariat, qui représente la moitié des entreprises artisanales créées dans cette même année (116 000) ne concerne que des secteurs d'activités limités comme celui des services à la personne et franchit difficilement le seuil d'un unique salarié. Cette précision faite, j'ajoute encore une ligne de chiffres avec 112 CFA (centre de formation d' apprentis) en France et surtout 200 000 jeunes apprentis formés chaque année par les entreprises en sachant que 80% d'entre eux trouvent un emploi stable à l'issue de cette période. Je me suis demandé pourquoi aucune vraie communication n'était partagée sur ce secteur d'activités et de créations d'emplois. La réponse ne tient pas seulement à l'image désuète et poussiéreuse de l'artisan. Elle tient à mon avis aux chambres elles-mêmes qui commencent tout juste à faire leur nettoyage...d'hiver et à une assemblée dite permanente qui devrait secouer le vieux chêne médiatique (c'est pratique pour faire tomber les glands). En outre l'engagement d'une bonne partie de l'artisanat dans le développement durable qui s'annonce comme un durable développement des métiers artisanaux devrait être utilisé comme fer de lance du réseau. Ce n'est pas le cas a priori et pour l'instant. peut-être "durable", "environnement", économie d'énergie" sont des termes encore trop jeunes pour ce monde de l'artisanat.
A droite un exemple d'image que diffuse le site de l'Assemblée Permanente des chambres de l'artisanat....