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20 Oct

Une économie durable?

Publié par philippe bertrand  - Catégories :  #économie

Nous sommes abreuvés d'expressions qui ont bonne presse en ce moment. Il faut en profiter parce qu'avec la presse cela ne dure jamais longtemps, foi de professionnel. Parmi celles-ci trône en haute place le développement durable. Il ne faut pas se méprendre, derrière la mode des usages se dissimulent quelques belles vérités et surtout des nécessités si nous souhaitons réellement nous engager sur l'avenir. Petite précision nous n'avons de celle-ci en France ni le monopole ni la propriété première. Née dans les années 80, l'expression traduit un constat aussi limpide que les sources de la Seine: les activités humaines ne peuvent plus être guidées par les seules considérations économiques et il est impératif de respecter certaines règles sociales et économiques. Affirmer cela semble aujourd'hui totalement évident et assimilé. Pas si vite, l'ami. La principale réflexion a deux orientations: l'une qui nous est très proche et qui relève de la transmission et des relations intergénérationnelles: De quelle qualité de vie et de travail vont bénéficier nos enfants?  Je défie quiconque de m'apporter une réponse claire et définitive. La seconde orientation est une fracture humaine inadmissible, mais hélas inévitable. Pendant que les principaux pays acteurs du marché mondial s'enrichissent, les pays pauvres poursuivent leur chute en enfer. Sans solidarité, les efforts entrepris et les richesses accumulées par les premiers seront annihilés par la chute économique et sociale des seconds. Une humanité à deux vitesses est ingérable. L'exemple le plus récent a été en 2008 la pénurie de denrées alimentaires des pays dits en voie de développement, doux euphémisme, or le grenier agricole européen si bien entretenu et cerné par les limites de production et autres quotas s'est révélé dépassé par la demande des pays en danger alimentaire. Il faut marteler, non pour se faire mal, mais pour réduire ses prétentions aux mieux-être pourtant légitime, qu'un humain sur cinq ne mange pas à sa faim dans le monde. Bonne conscience s'abstenir. C'est ici qu'intervient judicieusement le développement durable dont les grandes lignes ont été enregistrées à l'ONU en 1987 puis confirmées par les sommets de Rio en 1992 et de Johannesburg en 2002. En résumé les principes fondamentaux sont de préserver les ressources de notre planète et de partager au mieux les richesses afin de ne pas augmenter les écarts Nord-Sud. il; s'agit donc de maîtriser la croissance, mission économique, de lutter contre les inégalités,principe social et préserver les ressources naturelles en gérant de façon responsable l'environnement et les territoires, nécessité environnementale par excellence.
Malheureusement le déséquilibre mondial est apocalyptique puisque 20 % des hommes consomment plus de 86% des ressources de notre planète. C'est bien dans ce sens que j'avance davantage une notion d'économie durable que de développement. Il est impossible de se développer sur un néant.. Apprendre à gérer sa production et à l'adapter aux capacités d'assimilation de la nature est une première nécessité. L'agriculture productiviste voulue par les grands marchés a atteint ses limites non seulement écologiquement parlant mais humainement parlant. A moins de braquer une banque et d'espérer une manne exceptionnelle de subventions, l'acquisition de nouveaux espaces et moyens de production est un non-sens. D'abord parce que les besoins ne sont pas identiques d'une année sur l'autre et ensuite parce les risques financiers mettent à mal une profession qui dépend du ciel et de Bruxelles.Le cas des producteurs de lait est emblématique. Un prix de revient dérisoire pour le producteur en comparaison de la marge des distributeurs et une totale absence d'harmonisation des prix en Europe. Agriculturellement parlant c'est mettre la charrue avant les boeufs. Essayez de demander à n'importe quel producteur, artisan ou créateur de travailler et de lui soumettre un revenu après coup en fonction des fluctuations économiques.

C'est ici qu'entre en jeu ce que certains appellent de façon très raisonnable, une agriculture justement raisonnée et  que d'autres qualifient d'équitable et de biologique. Foin de José Bové et d'une confédération paysanne, je ne parle que d'une juste mesure des prix associé à une qualité des produits. Le "bio" n'est pas plus cher que le conventionnel, parce cette agriculture s'est propagée, même si nous sommes encore loin des 6% de terres biologiques comme le prônait le Grenelle de l'environnement de 2007 et ensuite parce que les systèmes de production de proximité interdisent les sur-coûts de la distribution. Enfin, la pomme que vous croquez n'aura pas subi 30 traitements artificiels pour s'épanouir.

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D
Merci philippe bertrand pour les efforts consacrés.
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L
<br /> bonsoir et bienvenue dans ma communauté " forum libre expression "<br /> merci de ton choix - de ta confiance et de tes publications dans la communauté -<br /> <br /> bien amicalement Lady marianne<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Merci de ton accueil et pour les paroels libres et respectueuses.<br /> Amicalement<br /> Philippe Bertrand<br /> <br /> <br />

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Le complément de l'émission des Carnets de Campagne de France Inter avec son journal régulier des solutions.